Les discriminations et inégalités professionnelles subies par les femmes durant toute leur carrière ne sont pas seulement reproduites au moment de la retraite mais fortement amplifiées. L’index Égalité professionnelle n’a d’ailleurs rien résolu pour les inégalités salariales dans le privé et ne résoudrait rien dans le secteur public.
Reporter l’âge de départ à la retraite à 64 ans, tout comme accélérer l’allongement de la durée de cotisation ne fera qu’aggraver la situation économique des femmes, comme le relève l’étude d’impact de la réforme.
Ce ne sont pas les mesurettes d’amortissement (carrière longues, minimum retraite, Index seniors) qui compenseront ces régressions importantes pour l’ensemble des femmes.
Par ailleurs, atteindre l’égalité salariale, et favoriser le taux d’emploi des femmes sont des solutions pour renforcer l’équilibre financier du système par répartition. Ces pistes sont également écartées par le gouvernement.
Depuis le 19 janvier, la mobilisation contre le projet de réforme s’amplifie. Elle démontre que le rejet de la réforme est partagé par l’immense majorité des travailleurs et travailleuses de ce pays. Le soutien populaire, l’unité syndicale, les mobilisations fortes et inscrites dans la durée sont des atouts pour gagner le retrait de cette réforme injuste, brutale et inutile. Notre président confédéral, Cyril Chabanier, trouve qu’il n’y a pas eu suffisamment de discussions sur les sujets de fond à l’Assemblée nationale. Les discussions sur l’emploi des seniors sont passées très (trop) rapidement. D’autres sujets sur la pénibilité, ou encore les inégalités femmes-hommes n’ont quasiment pas été évoqués… Pourtant ce sont des sujets majeurs de cette réforme des retraites.
Ce projet de réforme des retraites ne passe toujours pas et l’ensemble des organisations syndicales appelle à deux nouvelles journées de grève les mardi 7 et samedi 11 février.
Demain mardi 31 janvier, une deuxième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites est prévue. Nous assistons à une mobilisation inédite et n’avons pas vu de mobilisation aussi importante depuis longtemps. L’ensemble des organisations syndicales réaffirme son opposition à la réforme et sa détermination à avoir un système de retraite juste, financé aussi par un autre partage des richesses. La CFTC couvre par un mot d’ordre de grève tous les salariés et agents de la fonction publique souhaitant prendre part aux nombreuses mobilisations organisées à Paris et en régions le 31 janvier.
Après un report au mois de décembre et trois mois de concertation avec les organisations syndicales, dont les propositions alternatives sur le financement des retraites ont été écartées, la Première ministre a dévoilé, mardi 10 janvier, la réforme du gouvernement.
Vouloir faire travailler les salariés plus longtemps alors qu’un sénior sur deux est sans emploi est tout sauf juste. Sans compter les critères ergonomiques (port de charge lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques) qui n’ont pas été réintroduits dans la loi. Cette réforme, particulièrement injuste, frappera les personnes qui ont commencé à travailler tôt.
Ce qui est injuste aussi, c’est qu’il y a d’autres possibilités pour faire entrer de l’argent dans les caisses. La CFTC les a proposées au gouvernement, mais elles sont restées sans suite.
Il aurait été bien d’ouvrir des débats sur la taxation des retraités les plus riches, sur la mise en place d’un impôt spécifique, l’élargissement de l’assiette des cotisations à l’intéressement et la participation, l’abondement du fond de réserves des retraites ou simplement sur l’objectif d’augmenter le taux d’emploi des séniors grâce à des programmes de financement de formation des salariés ou l’amélioration des conditions de travail. Toutes ces pistes, qui éviteraient d’en passer par une mesure d’âge, ne sont visiblement pas recevables aux yeux de l’exécutif.